A près de 91 ans, les moindres gestes de Robert Mugabe sont épiés. L’homme est au pouvoir depuis l’indépendance, en 1980, et la Constitution lui permet théoriquement de rester à la tête de l’Etat jusqu'à 99 ans. Aussi, sa chute après un discours prononcé à Harare mercredi 4 février a suscité l’attention de tous.
Simple accident ou signe de faiblesse d’un homme malade ? A maintes reprises, on l’a dit atteint d’un cancer et au seuil de la mort. Le ministre de l’Information, Jonathan Moyo, s’est empressé de démentir les rumeurs. « N’importe qui, même Jésus, aurait pu trébucher sur un tapis mal déroulé », a-t-il dit.
Le gouvernement a tout de même tenté d’étouffer l’incident, obligeant les photographes présents à effacer toutes photos de la chute. De son côté, l’opposition y a vu un signe d’un président âgé qui doit démissionner et, sur les réseaux sociaux, les rares photos postées ont été largement commentées, souvent avec peu de compassion. Sur Twitter, sa chute a valu de nombreux photomontages sous le hashtag #mugabefalls (Mugabe chute).
Selon un analyste politique zimbabwéen, la chute du président Mugabe l’a tout simplement rendu humain aux yeux de ses compatriotes et donc mortel.