Principales victimes de ces restrictions : les utilisateurs du système « mobile money », « argent mobile » en français, qui permet d'effectuer de petites transactions financières via le téléphone portable. Un système particulièrement prisé par les petits commerçants qui n'ont pas les moyens d'accéder à des services bancaires classiques, raconte cet homme d’affaires de Goma : « Beaucoup de petits commerçants utilisent ça avec tous ces paiements par la téléphonie. Cela ne marche plus. Il y avait beaucoup d’achats, de paiements par SMS, et toutes ces choses-là ne peuvent plus se faire. C’est très grave. »
C’est aussi toute la petite solidarité quotidienne qui est mise à mal. Les transferts d’argent familiaux vers des zones reculées ou à destination des jeunes venus suivre leurs études en ville ne peuvent plus se faire. Des jeunes également privés de l'Internet mobile comme en témoigne Fred Bauma, l’un des membres de la Lucha, une association de jeunes activistes de Goma : « C’est la pauvre population, ces jeunes étudiants, ces jeunes élèves qui continuent à payer les frais de ces communications, car c’est leur seule manière de pouvoir se connecter à Internet à moins qu’ils aillent dans des cybercafés où les prix sont deux à trois fois plus chers. »
Les jeunes de la Lucha menacent de manifester si la totalité des services ne sont pas rétablis d'ici maximum une semaine.