Cette ouverture est un choix par défaut après l’échec de négociations avec le Front populaire, coalition de gauche et quatrième force de l’Assemblée. « Il nous fallait une base parlementaire suffisamment large et soutenable dans le temps », explique Mahmoud Ben Romdhane, membre de Nida Tounes, nommé ministre des Transports. Or, avec la première liste, il manquait sept voix à Nidaa Tounes et son allié, l’Union patriotique libre pour atteindre une fragile majorité.
« Mais les conséquences de ce nouveau choix peuvent être graves, il va falloir expliquer ce calcul à nos électeurs », poursuit Mahmoud Ben Romdhane. » « Il y a un risque de désaffection du politique », s’inquiète aussi le politologue Hamadi Remissi, tout en reconnaissant qu’il devrait être plus facile pour ce gouvernement élargi de mener des réformes.
La direction du parti islamiste a toujours appuyé une union nationale afin de garantir la stabilité du pays. Le sujet reste néanmoins épineux au sein du mouvement islamiste, confie un de ses cadres. D’autant plus qu’Ennahda hérite d’un portefeuille difficile, celui de l’Emploi, qui cristallise beaucoup d’attentes. Un poste vu par certains comme un cadeau empoisonné.