Eric Ouedraogo fait partie de ces nombreux jeunes qui gravitent autour du palais de justice de Ouagadougou et proposent leur aide aux usagers de la justice. Croyant être en face d’un magistrat, ces derniers se voient proposer la délivrance d’un casier judiciaire à 7 000 francs CFA, alors que le coût du document est d’environ 500 francs CFA. Accusé d’escroquerie, Eric Ouedraogo est interpellé et mis sous mandat de dépôt. Ses camarades menacent alors de prendre en otage des acteurs de la justice s’il n’est pas libéré.
C’est ainsi que le mardi 27 janvier, ils molestent un magistrat, selon Karfa Gnanou, le secrétaire général du syndicat burkinabè des magistrats : « Les syndicats des magistrats et des greffiers ont décidé de la suspension de toutes les activités juridictionnelles, dans toutes les juridictions, et ce sur toute l’étendue du territoire national jusqu’à nouvel ordre. Ils exigent l’arrestation et le jugement des instigateurs et de toutes les personnes impliquées dans les faits de la matinée du mardi 27 janvier 2015. »
Les magistrats et agents de la justice demandent également une meilleure sécurité des travailleurs et des palais de justice, comme l’explique Antoine Kaboré, secrétaire général du syndicat autonome des magistrats du Burkina : « Quand vous n’avez pas la sécurité, à l’évidence, vous ne pouvez pas rendre une bonne décision de justice. Et vous pouvez rentrer dans le palais de justice comme l’on rentre dans un moulin. » Les discussions entre le ministère de la Justice et les représentants des travailleurs sont en cours pour une reprise du travail.