Menace réelle ou rhétorique ? Le week-end dernier, Afonso Dhlakama a menacé de former une république sécessionniste comprenant le nord et le centre du Mozambique. Selon ses termes, la Renamo va former un gouvernement comprenant les cinq provinces où l’opposition a obtenu la majorité lors de ces dernières élections, et Afonso Dhlakama sera le président de cette république. Il ajoute qu’il ne s’agit pas d’indépendance mais d’une proposition d’autonomie politique et économique.
En début de semaine, les députés Renamo ont également boycotté l’ouverture du Parlement. Alors quel poids donner à ces propos ? Selon Aditi Lalbahadur, chercheuse à l’Institut sud-africain des affaires internationales, ce n’est pas la première fois que le chef de l’opposition menace de faire sécession sans pour autant y donner suite. Il n’en a pas les moyens financiers, humains ou même militaires. Néanmoins, souligne Aditi Lalbahadur, il ne faut pas pour autant l’ignorer, comme semble le faire le gouvernement.
Afonso Dhlakama a tout de même obtenu 37 % des voix lors des élections présidentielles. Il reste une force de nuisance importante dans le paysage politique et économique mozambicain.