Selon un porte-parole de l'armée libyenne, des ordres avaient été donnés au bateau pour qu'il s'arrête et que sa cargaison soit contrôlée. Les militaires voulaient vérifier qu'il ne transportait pas d'armes ou des munitions, affirme-t-il. Mais comme l'équipage de l'Araevo n'a pas obtempéré, le bateau devenait suspect aux yeux de l'armée alors qu'il rentrait dans le port de Derna, l'un des fiefs de leurs adversaires islamistes à l'est de la Libye.
Le bombardement du pétrolier, qui battait pavillon libérien, a en tous cas causé la mort de deux membres d'équipage, un Roumain et un Grec.
Le navire était affrété par une société athénienne et le ministère des Affaires étrangères grec a aussitôt qualifié cette attaque de « lâche », expliquant que l'Araevo était connu et effectuait depuis de nombreuses années la route Marsa El Brega-Derna sans problème. Les autorités grecques réclament donc l'ouverture d'une enquête et la punition des responsables de ce raid aérien.
Selon un ancien officiel libyen joint par RFI, l'attaque de dimanche visait à isoler les milices islamistes et à les sevrer de marchandises, au risque d'en faire subir les conséquences aux populations civiles. L’Araevo devait fournir du gasoil aux centrales électriques qui alimentent des villes contrôlées par les islamistes, Derna ou Benghazi.