Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
Selon le rapport d’enquête du FBI, Papa Faal et Cherno Njie ne sont pas arrivés ensemble en Gambie, mais s’y retrouvent le 19 décembre. Le projet initial est d’attaquer le convoi de Yahya Jammeh quand il se rendrait dans son village natal de Kanilai pour les fêtes.
Mais le 26 décembre, le président gambien quitte Banjul pour l’étranger. Les putschistes changent alors leur plan et décident de profiter de l’absence du chef de l’Etat pour tenter de prendre directement le contrôle du palais présidentiel. Ils ont fait préalablement acheminer par bateau des armes, du matériel et des uniformes. A lire le document, ils semblent penser que quelques coups de feu suffiront. L’enquête du FBI fait tout de même allusion à d’éventuels complices au sein de l’armée régulière.
La petite équipe, d’une douzaine d’hommes seulement, se divise en deux groupes : « Alpha » et « Bravo ». C’est le premier groupe qui entre dans le palais et ouvre le feu. Mais loin de provoquer la panique des sentinelles, ils doivent faire face à une riposte musclée qu’ils n’attendaient pas. C’est la débâcle et le sauve-qui-peut en direction du Sénégal. Papa Faal arrive à rejoindre Dakar. C’est lui qui aurait tout raconté à l’ambassade américaine, déclenchant l’enquête du FBI, son arrestation et celle de son comparse à leur retour aux Etats-Unis.