L’audience a débuté une fois de plus avec deux heures de retard et une acoustique toujours aussi déplorable pour la bonne compréhension des échanges dans cette salle de la cour d’assises d’Abidjan. Le premier des six accusés cités à la barre ce mardi matin était Jean-Marius Kéipo, dit « Petit marteau ». Un homme d’une quarantaine d’années, de petite taille portant barbe et crâne rasé, tradipraticien de Yopougon accusé de participation en bandes armées, xénophobies, tribalisme.
C’est ce qui lui vaut aujourd’hui sa comparution devant le juge : sa réputation de chef de milice, un chef de bande qui tenait un barrage au carrefour dit Obama dans Abidjan au moment de la crise postélectorale.
D’après les témoins, « Petit marteau » est affublé d’un autre surnom, celui de chef ou général « des brûleurs ». Un surnom que l’accusé nie farouchement et que l’on lui aurait donné car il aurait menacé certains partisans de l’actuel président Ouattara de les passer à l’essence avant de les incendier.
Dénégation de l’accusé même si un premier témoin a été cité par la cour. Il s’agit d’un voisin dont la femme enceinte a été tuée d’une balle, tirée par l’un des hommes de main de Kéipo, désigné par ce témoin comme étant en fait un chef de bande, un milicien de Laurent Gbagbo. Un autre assure que son frère a été tué par des hommes cagoulés et que son corps a ensuite été consumé par les flammes.
« Petit marteau » affirme n’avoir jamais fait de mal ni menacé personne. Durant cette première journée de reprise du procès, cinq autres accusés doivent répondre des accusations d’atteinte à la sûreté de l’Etat.