Les retards s'accumulant dans les préparatifs des élections, il était clair - depuis plusieurs mois - que l'échéance de février 2015 était devenue impossible à tenir.
Le 11 novembre dernier, le Groupe International de contact sur la Centrafrique a estimé que la transition devait être étendue de six mois. Cette demande a ensuite été relayée auprès du médiateur par les trois têtes de la transition - la présidente Catherine Samba Panza, le président du CNT Alexandre Ferdinand Nguendet et le Premier ministre Mahamat Kamoun - qui lui ont adressé un courrier conjoint en ce sens. La lettre a été remise à Denis Sassou Nguesso le 24 novembre dernier par le Premier ministre Mahamat Kamoun, reçu en audience à Oyo.
Les lettres que Denis Sassou Nguesso a adressées, en réponse, sont datées du 22 décembre (lettres à consulter ici). Le président congolais estime à son tour que « l'échéance électorale de février 2015 n'étant plus tenable [...] il y a lieu de procéder à une extension de six mois de la transition. En d'autres termes jusqu'au mois d'août 2015 », a-t-il précisé.
Denis Sassou Nguesso évoque la nécessité d'empêcher un « vide constitutionnel » et dit partager le souci de Catherine Samba Panza de « parachever le processus lancé à Brazzaville, avec l'organisation du forum de Bangui, l'élaboration de la nouvelle Constitution et la tenue des élections ».
Pourquoi s'en être remis au président congolais ? Tout simplement parce que c'est ce que les textes prévoient. La charte de transition - qui organise à l'heure actuelle les pouvoirs en Centrafrique - stipule dans son article 102 que la durée de la transition peut être portée de 18 à 24 mois sur « avis conforme du médiateur ».