Après voir pris connaissance des faits pour lesquels il est poursuivi, Mahamat Djibrine contre-attaque expliquant qu’il y a sans doute méprise sur son identité. «Mon travail à la DDS consistait à faire des synthèses de fiches que je transmettais à ma hiérarchie. Je n’ai jamais torturé et je reconnais avoir arrêté juste quatre personnes », se défend-t-il. « Il y avait un autre Mahamat Djibrine à la DDS, est-ce qu’il n’y a pas confusion ? » s’interroge l’accusé. Ce qui oblige la Cour à procéder à une vérification d’identité.
Ensuite, l’accusé est confronté à quatre prévenus qui l’accusent. Soit de les avoir arrêtés directement, soit d’avoir assisté à leur interrogatoire. Des faits qu’il admet en partie. Le plaignant Jean Noyoman, par exemple, dit avoir été arrêté par El Djonto parce que sa voiture a été retrouvée devant l’ambassade de Libye. « Après mon interrogatoire, j’ai été ligoté, battu et même électrocuté. Après ma libération, j’ai mis sept mois avant de retrouver mes capacités sexuelles », témoigne-t-il.
Un autre témoin Zakaria Fadoul Khidir se plaint en son nom, au nom de sa famille et de l’association des victimes qu’il préside : « Nous sommes neuf frères à avoir été arrêtés en 1989. Seuls trois sont sortis. Où sont passés les six autres ? », demande-t-il à l’accusé. Mahamat Djibrine répond : « Je n’en sais rien. Posez la question ailleurs ». Ce mardi, d’autres victimes ayant porté plainte contre l’ancien cordonnateur de la DDS seront face à lui.