Il aura donc fallu encore deux mois de préparation aux personnels judiciaires pour organiser ce procès. Les charges avaient pourtant été confirmées il y a un an et demi, en juillet 2013. Au palais de justice d'Abidjan, on manque de tout et rares sont ceux qui maîtrisent l'organisation d'assises. Des procès qui demandent des moyens importants, qui n'avaient d’ailleurs pas pu se tenir pendant les dix années de crise, avant une timide reprise en mai dernier.
Ces crimes d'atteinte à la sûreté de l'Etat ne sont pourtant pas les plus graves commis pendant les violences post-électorales de 2010-2011, comme le souligne la Fédération internationale des droits de l'homme dans son dernier rapport. Dans ce cas, la seule victime, c'est l'Etat. La FIDH regrette la lenteur des enquêtes concernant les crimes de sang.
Jusqu’à présent, seules deux personnes parmi les inculpés sont considérées comme favorables à Alassane Ouattara, contre environ 150 proches de Laurent Gbagbo. Des convocations ont bien été envoyées à des militaires accusés de crimes graves lorsqu'ils combattaient pour l'actuel président ivoirien, mais aucun ne s'est encore présenté devant les enquêteurs.