La société civile burundaise est donc très remontée et elle exige désormais l’annulation des résultats de l’enrôlement, qui ne reprendra qu’après la distribution de cartes biométriques à toute la population du Burundi.
Si l'annulation n'est pas proclamée, la riposte est déjà prévue. Pierre-Claver Mbonimpa, l’une des principales figures de la société civile burundaise qui sort à peine de plusieurs mois éprouvants de prison, s’est chargé de répondre au nom des 200 organisations signataires de la déclaration.
« S’ils refusent catégoriquement, nous aussi nous allons refuser catégoriquement. Tout ce qui s’est passé au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, vous l’avez vu, on pourra procéder de la même manière. »
La lourdeur, le coût ou le délai pour mettre en place une telle opération ? La société civile burundaise balaie tous ces obstacles du revers de la main. « C’est jouable dans les cinq mois qui restent avant le début du cycle électoral, en mai 2015, au Burundi », dit-elle.
A la question de savoir si tout cela ne sent pas trop la menace, la réponse fuse, très nette. Vital Nshimirimana, à la tête du Forum pour le renforcement de la société civile du Burundi est très clair : « Bien sûr. Nous ne pouvons pas aujourd’hui accepter qu'un Burundais qui dirigera le pays au mois d’août soit le résultat de la fraude électorale qui a caractérisé l’enrôlement des électeurs. »
Depuis plusieurs jours, la Commission électorale du Burundi fait profil bas et essaie de calmer la situation, mais rien à faire. Tout le monde attend des propositions concrètes de sa part.