Cette parade civile et militaire a duré trois heures. Si la tâche n’était qu’un simple jeu pour les forces de sécurité et de défense, ce n’était pas le cas pour les civils qui avaient du mal à suivre le rythme de la cadence imposée par la fanfare de la gendarmerie nationale. Mais à la fin, la satisfaction des spectateurs et des invités était de mise.
« C’est vraiment notre première vraie indépendance ! », s'est ainsi réjoui un homme. « Si, pendant longtemps, certains ont pensé, au vu des récents événements, que l’on pouvait avoir une fête au rabais, eh bien la fête était très belle. Il y a eu une adhésion massive de la population », a assuré un autre.
Pour Topan Sané, fils de la région et ancien directeur de cabinet du président Blaise Compaoré, la machine étant déjà lancée, il fallait relever le défi. « Dès lors qu’on a lancé les travaux, il fallait y croire. On a quand même fait des réalisations qui méritent d’être saluées. Nous avons tenu à la fête, au bonheur des fils de la boucle du Mouhoun et au bonheur du Burkina Faso », a-t-il souligné.
Pour certains acteurs de la classe politique cette commémoration revêt un sens particulier, celui de la véritable indépendance du Burkina Faso. « C’est une joyeuse fête pour moi, parce qu’au moins, on est libérés d’un tyran. Il y a de quoi être heureux, même si le défilé n’était pas bon… On va l’améliorer ; il faudrait que les civils apprennent à marcher au pas », a déclaré, à RFI, Boukary Kaboré dit « Le lion », ancien compagnon d’armes de Thomas Sankara.
Face à la menace de la fièvre à virus Ebola, aucune armée des pays voisins n’a participé à cette célébration.