Dans le rapport, qui est présenté ce mercredi au Conseil de sécurité, le bureau des Nations unies pour l'Afrique centrale s'alarme du nombre croissant des attaques de Boko Haram le long de la frontière entre le Nigeria et le Cameroun et dans les provinces septentrionales de ce dernier. Une délégation de l’ONU, envoyée dans la région fin octobre, a trouvé sur place une économie déstabilisée par la crise.
Le rapport fait état d’une forte augmentation des prix des produits importés du Nigeria. Des milliers de jeunes sont sans emploi en raison de la réduction des activités transfrontalières et certaines localités qui vivaient des échanges ont été désertées par les commerçants.
Risque de crise humanitaire
« L'activité de Boko Haram dans l'extrême nord [du pays] a également créé, disent nos sources, un risque de désintégration sociale ». La secte islamiste a recruté des combattants camerounais, notamment des jeunes, par l'intermédiaire de recruteurs professionnels qui sont venus dans les communautés avec armes, argent et motos. Ces jeunes recrues cherchent parfois à endoctriner leur famille avec des méthodes violentes.
Les attaques de Boko Haram au Nigeria ont par ailleurs provoqué un afflux de réfugiés dans le nord du Cameroun. Ils sont plus de 17 000 dans le camp de réfugiés de Minawo. Les Nations unies craignent que la situation ne se transforme en « crise humanitaire très grave ».