RSF de plus en plus inquiet pour la liberté de la presse au Cameroun en raison d'une multiplication de mesures coercitives contre les médias. Felix Ebole Bola travaille au journal Mutations, il est secrétaire général de la presse camerounaise. Rodrigue Tongué travaille lui pour un autre grand titre, Le Messager. , un ancien journaliste, actuellement professeur à l'ESSTIC, l'école des sciences de l'information, a également été accusé.
« C’est un exemple vraiment criant de l’abus des autorités camerounaises envers les journalistes, accuse Cléa Kahn-Sriber, responsable Afrique de RSF. Le fait que les journalistes soient convoqués devant un tribunal militaire non seulement pour révéler leurs sources mais pour avoir en fin de compte été professionnels et avoir appelé les autorités pour vérifier une information. Et là, elle se retourne contre eux puisqu’ils se retrouvent inculpés pour avoir des informations, qu’ils n’ont par la suite d’ailleurs pas publiées, puisqu’ils manquaient de confirmations ».
Outre le dossier des trois journalistes poursuivis devant les tribunaux militaires, RSF suit d'autres affaires. « On a vraiment l’impression d’être dans un scénario tout à fait ubuesque mais qui est également, malheureusement, ...extrêmement préoccupant, puisque ce procès s’ajoute à la détention depuis plusieurs mois maintenant, de deux journalistes qui sont incarcérés pour des faits liés à des procès en diffamation, il y en a un qui est en prison depuis neuf mois. La semaine passée, quatre journalistes ont été suspendus par le Conseil national de la communication, ainsi qu’un journal interdit de publication, la situation ne semble pas du tout s’améliorer, le climat continue d’être très tendu pour la presse ».