Réduire au maximum les cas de paludisme pour éviter un engorgement des centres de traitement Ebola, voilà l'objectif prioritaire de cette campagne de prévention et de traitement de la malaria.
Nathalie Dariès est médecin et travaille pour l'Unicef à Freetown. Elle détaille pour RFI le déroulement de cette campagne de prévention : « Des équipes composées de deux personnes vont de porte en porte, et de rue en rue pour distribuer des antipaludéens qui se prennent sur trois jours, au rythme d’une dose par jour. Dans certains villages, il y a eu des petites résistances au début, mais les gens ont reconnu les médicaments et ils étaient ravis en fait. »
Trois millions de personnes traitées en trois jours
Selon Nathalie Dariès, l'épidémie d'Ebola a également provoqué la peur d’une partie de la population qui n’ose plus se rendre dans les centres de santé, d'où l'importance de soigner les gens chez eux. « C’est le pic de la saison de la malaria, explique-t-elle, donc c’est vraiment maintenant qu’il faut faire [cette campagne]. Tous ces cas de malaria qui se présentent dans les centres de santé engorgent tout le système. A côté de cela, il y a aussi des malades qui ne viennent pas parce qu’ils ont peur justement. Et ça c’est peut-être une autre catastrophe humanitaire qui est derrière Ebola. Certaines personnes qui n’osent pas se rendre dans les centres de santé peuvent mourir à domicile de malaria. »
Cette grande campagne anti-paludisme qui s’achève dimanche 7 décembre, doit permettre de traiter près de la moitié des six millions d'habitants de Sierra Leone.