Au final,11 personnalités ont été choisies, six Hutus, quatre Tutsis et un Twa dont quatre femmes, conformément aux quotas prévus par la loi. Ces choix ont été faits malgré le boycott de cette plénière par des députés du principal parti tutsi du Burundi, l’Uprona.
L’Assemblée nationale, outrageusement dominée par le parti CNDD-FDD au pouvoir, a mis à la tête de cette toute nouvelle commission Vérité et Réconciliation deux personnalités de premier plan, très respectées et qui font l’unanimité au-delà de leurs groupes ethniques.
Mgr Jean-Louis Nahimana, un Hutu qui dirigeait jusqu’ici la commission Justice et Paix de l’Eglise catholique du Burundi, a été élu président, et Mgr Bernard Ntahoturi, un tutsi archevêque de l’Eglise anglicane du Burundi, vice-président.
Mercredi soir, le tout nouveau président avait l’air grave à la sortie de l’hémicycle de Kigobe, à Bujumbura. « C’est une tâche très lourde. La génération actuelle nous avons une grande responsabilité. C’est à nous de rompre ce cycle de violence et pour y arriver, il faut que la lumière soit faite sur tout ce qui s’est passé dans ce pays ».
De son côté, le parti Uprona dénonce une CVR qui répond selon lui aux seuls intérêts de l’ancienne rébellion hutue aujourd’hui au pouvoir. Mais Mgr Jean-Louis leur tend la main. « La politique de la chaise vide ne paie pas », dit-il.