Afrique du Sud: 15 Congolais accusés de complot anti-Kabila acquittés

En Afrique du Sud, rebondissement dans le procès de 20 Congolais accusés d’avoir fomenté un coup d’Etat contre Kinshasa. Quinze d’entre eux ont été acquittés vendredi à Pretoria faute de preuves suffisantes. Début 2013, ces hommes ont été approchés par un policier sud-africain infiltré : celui-ci leur aurait promis des armes et une formation de gardiens de sécurité. Mais ils sont en fait rapidement inculpés pour « activités mercenaires » et « complot en vue d’assassinat ». La défense, qui dénonce un piège de la police sud-africaine, a ainsi remporté une première victoire.

Il y a eu des chants et des cris de joie devant le tribunal de Pretoria pour accueillir les 15 Congolais acquittés. En quelques minutes, le juge a annoncé leur libération après 22 mois de détention préventive : « Le procureur m'a fait savoir qu'il abandonne les poursuites contre vous. Vous avez tous plaidé non-coupables, vous êtes donc acquittés de toutes les charges retenues contre vous et vous pouvez repartir libres. »

Encore déboussolés, ces hommes font part de leur soulagement en évoquant leurs conditions de détention. « Nous n’avons rien fait de mal. Depuis le début, depuis le temps de la récession, je savais que j’étais innocent et qu’un jour j'allais sortir. En prison, la vie était très mauvaise. On était plusieurs fois tabassé. La nourriture n’était pas saine. C’est seulement Dieu qui est avec nous. »

D’autres laissent éclater leur colère. Ils dénoncent une machination politique : « Je ne suis pas très content parce que le gouvernement sud-africain est un gouvernement incapable. Nous ne sommes pas des rebelles. Nous ne sommes pas des terroristes. Je suis exilé en Afrique du Sud depuis 2002. Je crois qu’en Afrique du Sud, il n’y a pas de démocratie. En Afrique, il n’y a pas de justice. »

Cinq hommes sont toujours poursuivis dans cette affaire. Parmi eux, Etienne Kabila, présenté comme le chef du groupe au début du procès. Mais vendredi, le juge a accepté que celui-ci soit libéré en échange d’une caution. Les rebelles présumés comparaitront à nouveau devant la justice le 26 janvier prochain.

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