Le message se veut solennel, sans passion, mais ferme. Il s’agit de « la toute dernière fois, que nous demandons à la Céni de nous écouter et de répondre à notre doléance, si non ce sera la rupture totale », prévient l’opposition burundaise.
Et, cette fois, tous les grands partis d’opposition sont là. Ils exigent de la Commission électorale du Burundi qu’elle reporte sine die l’enrôlement des électeurs qui doit débuter demain, lundi. En cause notamment, tout ce qui a été fait jusqu’ici depuis la mise en place des commissions électorales, communales et provinciales, totalement dominées par le parti au pouvoir jusqu’à une distribution massive de cartes nationales d’identité qualifiées d’irrégulières, en passant par le refus de tenir compte de plusieurs ténors de l’opposition.
Le risque d'un retour de la violence
Et les dits partis d’opposition de mettre en garde la Céni : « Il y a un risque évident que le pays bascule de nouveau dans la violence. » Un avertissement qu’il ne faut pas prendre à la légère si on se souvient des violences qui ont suivi le boycott des élections générales de 2010 par l’opposition au Burundi.
La réponse de la Céni était, elle, prévisible. Pour son porte-parole Prosper Ntahorwamiye, « il faut laisser le processus d’enrôlement démarrer lundi. Ceux qui ne sont pas encore prêts vont prendre le train en marche ».