Tout est parti d'un appel du ministère de la Défense, samedi, aux responsables des camps de cantonnements à Bangui. Ces bases, occupées depuis le mois de janvier par d'anciens membres de la Seleka, doivent être vidées avant la fin novembre. La délocalisation de leurs occupants doit s'accélérer.
Cela ne se fera pas sans problèmes. Si on propose aux gens venus du nord du pays de rentrer dans leurs villes d'origine, c’est-à-dire dans des zones où le risque sécuritaire pour eux est minime, il n'en va pas de même pour ceux originaires de Bangui. On demande à ces derniers de rentrer dans leur quartier avec un pécule de 10 000 FCFA en proche, une somme vécue comme une provocation par ces hommes qui ont souvent femme et enfants et qui risquent leur vie en sortant du site.
« Il ne faut pas lâcher les hommes comme ça, comme des animaux, comme des esclaves », s'insurge leur responsable à Beal et au BSS. « On demande aux gens de partir... mais à Bangui, aujourd'hui, c'est l'insécurité. Qui va s'occuper de leur sécurité ? », s'interroge le général Abdelkarim, qui assure avoir fait un peu retomber la colère de ses hommes. Autour des deux sites de casernement, la peur s'est emparée des habitants qui craignent les dégâts énormes que pourraient provoquer l'explosion du dépôt de mines de Beal.