Plusieurs candidats disaient s’attendre au soutien d’Ennahda, comme Ahmed Néjib Chebbi, du Parti républicain, figure d’opposition à Ben Ali. Jugé versatile par ses détracteurs, le mouvement islamiste n’a donc pas pris le risque de l’appuyer.
Ennahda aurait pu également se tourner vers ses alliés de la troïka, coalition de 2011. Mais ses leaders, le président de l’Assemblée, Mustapha Ben Jaafar, et l’actuel chef de l’Etat, Moncef Marzouki, n’ont pas su fédérer leur propre famille politique. Après leur déroute aux législatives, leur tentative d’unir les sociaux-démocrates autour d’un candidat a échoué la semaine passée.
Des membres d’Ennahda confient toutefois qu’ils pourraient voter pour eux ou d’autres personnalités moins médiatisées. Comme l’homme d’affaires Mohamed Frikha, tête de liste du mouvement islamiste à Sfax pour les législatives, et candidat indépendant à la présidentielle.
Mais aucun ne semble à même de représenter un vrai contrepoids à Beji Caid Essebsi, le leader de Nida Tounes. En l’absence de consigne de vote, Ennahda maintient la possibilité d’une alliance avec son rival d’hier.