Une transition civile et consensuelle, ce sont les deux points que l'Union africaine tient une fois de plus à défendre ce lundi par la voix de son président en exercice le chef de l'Etat mauritanien. S'il ne vient pas insister sur le délai de 15 jours fixé par le Conseil paix et sécurité, Mohamed Ould Abdel Aziz, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d'Etat, devrait néanmoins demander à tous d'aller vite pour que les civils prennent le relais des militaires. Il a prévenu, peu après son arrivée dans la capitale du pays ce lundi : « L'Union africaine n'est pas venue pour sanctionner le Burkina Faso, (mais) pour participer à la solution ».
Au programme de cette journée : deux rencontres avec le lieutenant-colonel Zida, venu accueillir le président mauritanien à l'aéroport, et de nombreux entretiens avec tous les acteurs concernés, société civile, partis politiques, religieux et chefs traditionnels. Une journée marathon et forte en symboles. « Cette visite a un goût de revanche », assure même un des soutiens de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Ce n'est pas un secret, les relations n'étaient pas au beau fixe entre ce dernier et Blaise Compaoré. Nouakchott ne s'était pas privé, fin 2011, d'émettre un mandat d'arrêt international pour financement du terrorisme, contre le Mauritanien Moustapha Limam Chafi, un des conseillers personnels de l'ex-président burkinabé. Quant au parti au pouvoir mauritanien, l'UPR, il a été l'un des premiers à féliciter le peuple burkinabé pour son triomphe contre la tyrannie.