Beaucoup de questions ce soir. Deux acteurs semblent se disputer la tête de la transition. Et leurs intentions restent floues.
D'un côté le chef d'état major, le général Traoré, qui a constaté la vacance du pouvoir et annoncé dans l'après-midi qu'il « assumera » désormais « les responsabilités de chef de l'Etat » sans donner plus de précision.
De l'autre le lieutenant-colonel Zida, porte-parole de l'armée burkinabè, et commandant adjoint du Régiment de sécurité présidentielle s'est exprimé, un peu plus tard dans l'après-midi de jeudi, devant la foule place de la Nation, aux côtés du porte-parole du « Balai citoyen » et d'autres représentants de la société civile. Il a annoncé la suspension de la Constitution de 1991, affirme qu'un organe de transition sera mis en place en accord avec toutes les forces vives de la nation et promet un retour à la normalité constitutionelle au plus vite.
Qui est à la tête du pays ? Difficile à dire... L'opposition en tout cas est catégorique : pas question pour elle de laisser le champ libre à l'armée.
Le lieutnant-colonel Zida s'adressant à la foule place de la Nation vendredi après-midi annonce que la « Constitution est suspendue » :
En début d'après-midi, dans la foulée de la démission de Blaise Compaoré, le chef d'état-major de l'armée, le général Honoré Traoré, annonçait prendre la tête de l'Etat du Burkina Faso :
A Ouagadougou en tout cas les manifestants sont dans l'expectative et habités par des sentiments mitigés.
Des pillages ont été signalés dans le quartier des ministères quelques heures après la démission du président Blaise Compaoré, et l'annonce de la prise de pouvoir par le chef d'état-major.
Une partie des manifestants quittaient les rues en début de soirée, conformément au couvre-feu instauré à partir de 19 heures heure de Ouagadougou. Les manifestants ne veulent pas voir ce mouvement de protestation leur échapper.