Ebola: des dizaines de personnes placées en quarantaine au Mali

Le Mali fait face à son premier cas avéré d'Ebola après le décès d’une fillette infectée vendredi à Kayes, à l'ouest du pays. Une cinquantaine de personnes, qui ont pu être en contact avec la victime, ont été placées sous surveillance. Mais pour le moment, aucun autre cas n'a pour le moment été détecté.

Sous une tente installée au sein de l’hôpital de Kayes, une femme est assise seule sur un lit. Elle est en observation, car elle est la grand-mère de la fillette décédée la semaine dernière, après avoir contracté la maladie d’Ebola. « On a vu la grand-mère aujourd’hui, je crois que ça va. Sa température est normale. Elle est bien suivie. C’était la seule personne qui était vraiment en contact direct avec la défunte », explique le docteur Lamine Diarra du ministère malien de la Santé.

Un peu plus loin dans le même hôpital, une quarantaine d’autres personnes sont également en observation pour avoir été plus ou moins en contact avec l’enfant décédée. Parmi elles, une fillette, qui d’après les informations de RFI, a eu rapidement une poussée de fièvre. Mais le docteur Lamine Diarra se veut néanmoins rassurant : « Elle était fortement parasitée, on lui a donné un traitement et la fièvre a baissé et nous la suivons. »

Combattre la psychose par la prévention

Ce sont donc plutôt de bonnes nouvelles pour le moment qui arrivent de Kayes. Mais il faut encore suivre pendant au moins dix-sept jours tous ces patients, afin de les déclarer porteurs ou non porteurs du virus d’Ebola. Dans les rues de la ville, la mobilisation ne retombe pas. Après l’annonce de ce premier cas au Mali, l'association Stop Ebola mène campagne pour faire de la prévention. Pour eux la clé, c’est d’impliquer en particulier les leaders religieux.

« Le dispositif citoyen doit être composé essentiellement par des leaders communautaires, principalement les leaders religieux, qui à mon avis ont une très grande influence sur la conscience collective. Ces gens sont écoutés que ce soit les musulmans, que ce soit les chrétiens, qui sont écoutés lors des cérémonies de prière, ce sont de bonnes occasions pour transmettre le message en termes de prévention. Et je pense que ce dispositif citoyen doit pouvoir permettre à rendre le dispositif Ebola beaucoup plus facile à vivre, pour que la psychose qui commence à s’installer ne soit pas installée de façon pérenne », estime Sandy Adiavi-Yakoye, de l'association Stop Ebola.


■ La France pour la création de casques blancs européens

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, était à Abuja au Nigeria, lundi, où il a signé un accord de coopération dans la lutte contre Ebola. Ce plan prévoit notamment un appui en terme de formation de personnel médical en cas de retour de l'épidémie. Le ministre français a également évoqué la possibilité d'une création au niveau européen de casques blancs. Une force civile prête à intervenir en cas de catastrophe humanitaire ou d'épidémie.

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