Tout le monde attendait jeudi à Gitega le gouvernement et la Commission électorale du Burundi sur la question de l’inclusion dans le jeu politique et le processus électoral des « acteurs politiques ». Un euphémisme utilisé dans ce pays pour désigner les leaders d’opposition évincés de la tête de leurs partis avec la bénédiction du pouvoir.
Il s’agit notamment d’Agathon Rwasa, le leader historique des ex-rebelles hutus des FNL, considéré comme le principal adversaire du président burundais Pierre Nkurunziza, ou encore de Charles Nditije, considéré comme le véritable leader du principal parti tutsi du Burundi malgré son éviction.
Mais rien à faire, Bujumbura n’a voulu rien concéder. « Il n’y a pas de cadre légal qui permette aux acteurs politiques d’exercer des activités politiques au Burundi », a martelé le ministre burundais de l’Intérieur, Edouard Nduwimana. Et il leur donne le choix. Soit ils créent de nouveaux partis politiques, soit ils devront attendre la campagne électorale officielle de deux semaines pour tenir des réunions et autres meetings.
Le président de l’Alliance démocratique pour le changement, la principale coalition de l’opposition au Burundi, Léonce Ngendakumana, parle d’un échec total et d’un camouflet pour les partenaires du Burundi, qui ont parrainé cette réunion d’évaluation.