Cette année, à Kairouan au sud-est de Tunis, le scénario se répète : 61 listes sont en compétition pour ces législatives. De quoi donner le tournis à Abdel : « On est tous perdus. Chacun dit n’importe quoi. On va faire ça, on va faire ça, les médicaments gratuits… Chacun fait son théâtre, tout le monde court derrière le pouvoir ».
En 2011 déjà, l’opposition s’était présentée en ordre dispersé, ce qui avait valu à une multitude de petits partis en lice le surnom de « zéro virgule », référence aux peu de voix obtenues. Des votes « gaspillés » qui, souvent, ne s’étaient même pas traduits par l’obtention d’un siège à l’Assemblée.
La division de l’opposition avait profité à Ennahda lors du précédent scrutin. Mais aujourd’hui, un parti se pose en réunificateur : Nidaa Tounes ou « L’Appel de la Tunisie ». Moataz en est membre : « Le grand nombre de listes est un symptôme de la démocratie. Il faut l’avouer. Avant il n’y avait pas ça ». Et si on lui rappelle qu’avant il n’y avait qu’un parti unique, Moataz explique : « Oui, bien sûr. Mais quand même. Ça va vraiment diviser et j’aimerais bien personnellement que tout le monde se rassemble contre ce projet islamiste, mais il y a la différence des idéologies ».
Nidaa Tounes se targue de représenter le vote utile. Pourtant, le parti a choisi de faire cavalier seul, sans ses alliés de la coalition l’Union pour la Tunisie née durant la crise politique de 2013.
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