C’est à la tête d’une entreprise régulièrement brocardée par les consommateurs, la Société nationale d’électricité, que Mahamat Adoum Ismaël a été nommé ce week-end par un décret du chef de l’Etat. Il y a un an, c’est un homme qui se disait meurtri qui a quitté la direction de la CotonTchad, l’entreprise cotonnière nationale, suite à des accusations de malversation.
Des accusations qui se sont éteintes en justice par un non-lieu, mais ne l’avaient pas empêché de passer une cinquantaine de jours en prison. La faute à la loi tchadienne sur la répression des crimes économiques, qui n’accorde pas d’égard à la présomption d’innocence.
Depuis sa sortie de prison, l’ancien patron des patrons qui traîne aussi une réputation de redresseur d’entreprises en difficulté n’a pas chômé : voyages, consultances. Il était encore sous contrat de consultance avec une entreprise de distribution de produits pétroliers quand il a été nommé à la tête de la Société nationale d’électricité.
Mahamat Adoum Ismaël a l’avantage de connaître la maison pour y être déjà passé. Il n’empêche que le challenge reste entier. Pour préserver sa réputation de redresseur d’entreprises, il devra agir pour que la fin des coupures de courant, régulièrement annoncées depuis dix ans, devienne enfin une réalité.