« C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Moi, je considère ça comme un enlèvement. C’est cet enlèvement manu militari qui fait que c’est fini. Ce n’est plus possible de le [Hery Rajaonarimampianina] soutenir », explique Mamy Rajaonson, député de la mouvance Ravalomanana. Plus tôt dans la journée, le fils de Marc Ravalomanana dénonçait aussi le « kidnapping » de son père par les autorités.
L'ancien président est désormais en résidence surveillée dans le nord ud pays. Il se trouve dans l'enceinte de la base aéronavale de Diego Suarez. Une information confirmée par ses proches dans la nuit de mardi à mercredi.
De l’autre côté de l’échiquier politique - du côté des partisans d’Andry Rajoelina - on s’étonne, au contraire, que Ravalomanana n’ait pas été arrêté plus tôt, lundi, dès son arrivée sur le sol malgache. Le député Jean Brunelle Razafitsiandraofa, du groupe Mapar, considère que la présence de Ravalomanana sur le territoire est une menace. « Son intention est de faire un coup d’Etat », dénonce-t-il.
Ainsi, l’arrestation de l’ancien président et sa mise en résidence surveillée viennent donner le coup de grâce à un mariage qui battait de l’aile depuis déjà plusieurs semaines. Il faut dire que depuis le début, cette alliance entre Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana n’était pas évidente. Elle était scellée, au nom de la réconciliation nationale, entre deux camps qui venaient de s’opposer lors du second tour de l’élection présidentielle.
La formation d'un groupe d'opposition
Par ailleurs, la famille politique d’origine de Hery Rajaonarimampianina, c’est celle d’Andry Rajoelina, grand adversaire de Marc Ravalomanana.
Cependant, après les élections, le nouveau président élu et l’ancien président en exil ont pu accorder leurs violons pour former une majorité présidentielle à l’assemblée nationale.
Aujourd’hui, les vingt et un députés élus sous les couleurs de Marc Ravalomanana quittent cette plate-forme et constitueront le groupe d’opposition. Jusqu’à présent, il n’y avait pas d’opposition officielle car tous les groupes politiques se présentaient comme des alliés au régime.
La loi sur le statut de l’opposition prévoit qu’il y ait un chef de l’opposition. Ce rôle sera-t-il attribué à Marc Ravalomanana, s’il est libéré ? « C’est possible », répond le député Mamy Rajaonson.