C'est devenu cyclique à Bangui. Un crime entraine d'autres crimes jusqu'à paralyser la ville et plonger ses habitants dans la peur et la confusion.
Mardi soir, dans une rue du quartier Gobongo, des hommes jettent des grenades sur une foule. Cet acte criminel blesse vingt-quatre personnes dont cinq gravement. Dans la foulée, un homme, présenté comme l'un des auteurs de ce crime, est lynché et son corps calciné. C'est un habitant du PK5, un musulman, et en apprenant la nouvelle, mercredi matin, l'enclave musulmane s'embrase.
Les manifestants en colère s'en prennent à plusieurs chauffeurs de taxi. Dans les heurts, l'un d'entre eux est assassiné ainsi que deux passagers. Immédiatement, les chauffeurs de taxi se mobilisent, dressent des barricades et occupent les carrefours.
L'ambiance est si tendue à Bangui que la coordination des mouvements anti-balaka rennonce à sa marche pacifique prévue, jeudi, afin de « ne pas ajouter de la confusion à la confusion », selon son leader Edouard Patrice Ngaissona.
Cette dernière flambée de violences intervient dans un contexte politique marqué par l'affaire des fonds angolais qui font parler le tout-Bangui. Le gouvernement a promis de s'expliquer en détail sur l'utilisation de ces fonds, vendredi, devant les membres du parlement de transition.