Des questions se posent sur l’entreprise criminelle de Kyungu Mutanga, alias Gédéon. Son évasion spectaculaire, il y a trois ans, de la prison de Lubumbashi, le retour sans difficulté dans le parc national de l’Upemba, son fief, alors que sa progression, selon des sources, avait été suivie au jour le jour sans possibilité de le rattraper... Tous ces actes ne pouvaient se faire sans complicité, surtout en ce qui concerne la logistique qui lui a permis de reprendre rapidement du service : armement, salopettes servant d’uniformes pour les miliciens, pick-up pour les déplacements.
Et en investissant le quartier général de Gédéon au mont Kibawa, l’armée a aussi découvert que Gédéon disposait de radios positionnées sur la fréquence des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ce qui signifie que l’homme était bien renseigné sur les opérations des militaires congolais dans la contrée.
On comprend alors comment il a réussi à quitter précipitamment son quartier général. Il avait également à sa disposition un matériel sophistiqué pour suivre les informations du monde entier.
L’analyse des documents et autre matériel trouvés sur place devrait permettre de découvrir des complicités dont le chef de guerre jouissait dans le « triangle de la mort », un secteur que l’on dit riche en or, en coltan et autres minerais.