Forte mobilisation anti-braconnage en Afrique du Sud et au Kenya

Dans plus de 125 villes du monde, des foules de manifestants ont réclamé, samedi 4 octobre, plus de fermeté, plus de sanctions à l'encontre des braconniers, trafiquants d'ivoire et de corne de rhinocéros. La mobilisation a été particulièrement forte en Afrique du Sud et au Kenya où les militants dénoncent des complicités au sein du gouvernement.

Cette semaine, à Mombasa (sud-est du Kenya), piétons et automobilistes ont découvert un spectacle étrange. L’immense arc en aluminium représentant des défenses d’éléphants sur Moi-Avenue, constituant une des caractéristiques du centre-ville depuis les années 50, a eu sa base maculée de peinture rouge, avec ce graffiti : Mombasa n’est pas destinée à l’exportation d’ivoire.

Récemment, un rapport de l’organisation Born Free Foundation, affirme que le port de Mombasa constitue le hub le plus actif en matière de trafic d’ivoire, suivi par Dar es Salaam, en Tanzanie.

Si la rumeur veut que l’or blanc profite aux jihadistes somaliens shebabs, aucune étude sérieuse n’est parvenue à le démontrer jusqu’à présent. En revanche, il existe de multiples preuves de l’implication de politiciens, hommes d’affaires kenyans bien en vue, ce que dénoncent les activistes depuis des mois.

Si le service de la faune sauvage tente ces derniers temps de convaincre l’opinion publique que le braconnage est sous contrôle, il peine à convaincre. En l’espace de quelques mois, deux éléphants aux défenses légendaires, Mountain Bull et Satao, ont été tués, alors qu’ils étaient censés être sous constante surveillance.

Afrique du Sud : «né pour être tué par balle »

L'Afrique du Sud est également très concernée par le phénomène du braconnage. Ils étaient des milliers à défiler dans 17 villes du pays pour réclamer des mesures d'urgence pour protéger les éléphants et les rhinocéros. Et ceux qui ont participé à la marche hier veulent que cela change rapidement.

Plusieurs manifestants ont enfilé des masques de rhinocéros. Sur une pancarte, on voit l'image d'un bébé lion, avec ce slogan : « né pour être tué par balle ». Les braconniers sont accusés de « détruire le coeur de l'Afrique ».

Pour Lise, c'est un déchirement de voir les animaux mourir « Quand on pense à l'Afrique, on pense aux rhinocéros, on pense aux éléphants, on pense aux lions, c'est notre héritage. »

Depuis le début de l'année, près de 800 rhinocéros ont été abattus par les braconniers en Afrique du Sud. Betty estime que ceux-ci devraient être punis plus sévèrement. « Les sentences doivent être beaucoup plus fortes car certains braconniers s'en sortent encore en appel. Et puis il faut faire de l'éducation. Beaucoup de gens ignorent que la corne de rhinocéros n'a aucune vertu curative. On devrait commencer par là. »

19 pays pointés du doigt

La mobilisation mondiale cible tout particulièrement 19 pays accusés de laxisme envers les trafiquants. « Chaque ville participant à travers le monde a déposé un document pour demander à ces 19 pays - notamment la Chine, le Vietnam, le Mozambique, la Tanzanie, le Kenya, l'Angola, ou le Laos - de faire preuve d'une vraie volonté politique pour faire changer les choses », explique Dex Kotze, organisateur de la marche à Johannesburg.

C'est une urgence, alors que le massacre des rhinocéros s'intensifie et que plus de 35 000 éléphants sont tués chaque année en Afrique.

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