« C’est une balle qui m'a traversé la gorge et ça a touché la colonne vertébrale. La moelle a été sectionnée ». C’est Mohamed qui s’exprime. En mars 2011, il est devenu tétraplégique à cause, dit-il, d’une balle tirée par un partisan de Charles Blé Goudé. Il a suivi les débats de la CPI et a du mal à accepter les arguments avancés par la défense :
« Que les gens se permettent de dire que Blé Goudé n’est pas la cause du problème, vraiment cela nous choque. Ils ont incité les jeunes à prendre les armes contre d’autres jeunes ici en Côte d’Ivoire. Et nous, les victimes, nous n’avons pas de droit ou bien, nous ne sommes pas des Ivoiriens ? », dit-il.
Issika Diabi, président du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire déclare pour sa part : « Nous savons que ces jeunes, c’est ceux-là qui sont partis marquer à la craie blanche sur les portes pour dire que celui-ci est PDCI, celui-là, il est RDR, que cet autre est un musulman... Ils servaient d’indicateur. C’était les boussoles des auteurs des crimes que nous poursuivons aujourd’hui (…) Quand il s’agit de guerre, le général ne va pas au front ! C’est les soldats qui vont sur le terrain ! »
Christian Sarraka, porte-parole de Charles Blé Goudé à Abidjan estime que les arguments de l’accusation à La Haye ne tiennent pas : « Les jeunes patriotes n’ont jamais été armés ou du moins, de Charles Blé Goudé. Je ne veux pas parler de l’ensemble des jeunes patriotes ! Je ne sais pas ! C’est un problème pénal ! Et donc on ne peut pas mettre sur le compte de Charles Blé Goudé ce que d’autres personnes auraient, je dis bien, auraient fait ».