Devant nous se trouvent deux infirmiers en combinaison jaune intégrale, cagoule, masque et gant. Le moindre bout de peau est couvert. Tous deux s’apprêtent à entrer dans la zone de traitement où ont été installées quatre grandes tentes blanches. A l’intérieur, un enfant suspecté d’avoir Ebola et sa maman, atteinte du virus.
Près de deux mois après le début de l’épidémie en RDC, il ya bien moins de patients, mais pour Carolina Nanclares, responsable médicale de Médecins sans frontières, il est trop tôt pour crier victoire.
« On peut avoir un cycle d’accalmie, mais cela ne veut pas dire que c’est fini. Il faut toujours poursuivre les efforts de surveillance, de suivi des contacts, de recherches actives des patients avant de pouvoir dire que c’est fini », prévient-elle.
Et c’est là tout le défi pour la province de l’Equateur, une zone couverte de forêt - sans route et sans téléphone, comme l’explique Christopher Hsu, épidémiologiste venu des Etats-Unis pour aider à retracer le parcours de l’épidémie.
« Nous n’avons peut-être pas les taux de mortalité de l'Afrique de l’Ouest, mais nous avons les difficultés liées à l’environnement, à savoir la jungle qui est si dense que dans beaucoup d’endroits il n’y a pas de routes, mais des petits chemins. Mais la population, elle, bouge beaucoup et du coup, c’est d’autant plus difficile de suivre les contaminations. C’est un vrai challenge », a-t-il précisé.
A Lokolia, l’épicentre de l’épidémie sur 14 cas d’Ebola confirmés, six patients ont pu être sauvés. Mais il y a une semaine, un nouveau foyer a été découvert. C’est cette chaîne que les médecins congolais et internationaux tentent de rompre.