Si Uhuru Kenyatta se plie à la décision des juges, il sera le premier chef d’Etat en exercice à se présenter devant la Cour pénale internationale. Il y a quelques jours, ses avocats avaient déposé une requête pour que la date soit reportée et qu’il puisse se présenter en vidéo-conférence. La raison invoquée est la tenue d’un sommet régional à Kampala, le 8 octobre.
La procureure, Fatou Bensouda, ainsi que les victimes s’étaient vivement opposées à cette demande. Fergal Gaynor, l’avocat de ces dernières estimait que l’impact serait négatif, donnant le sentiment d’un accusé privilégié. Reste à savoir si le président kényan fera ou non le déplacement, sachant que la coalition au pouvoir est largement hostile à la CPI, mais que son refus risque de mener à un mandat d’arrêt.
Son procès, qui aurait dû s’ouvrir en novembre 2013, n’a cessé d’être reporté sur fond de témoins qui se rétractent et de pression de l’Union africaine. La procureure de la CPI, qui admet n’avoir pas assez de preuves, n’a cessé d’accuser le gouvernement de ne pas coopérer, notamment sur la question des avoirs financiers du chef de l’Etat kényan.