C’est la troisième fois qu’une filière de recrutement est démantelée cette année dans la région de Nador, une zone où le contrôle aux frontières est difficile. Les Marocains de la région peuvent se rendre facilement dans les deux enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla sur simple présentation d’un passeport ou d’une carte d’identité s’ils y exercent un emploi.
Jusqu’ici, Rabat était davantage préoccupée par le risque représenté par le retour au pays des jihadistes marocains d’Irak ou de Syrie. Le Maroc multiplie toutefois ces dernières semaines les arrestations dans les milieux salafistes. D’ailleurs, le département d’État américain a ajouté jeudi l’organisation Harakat Sham al-Islam à sa liste des organisations terroristes. Dirigé et composé en majorité de Marocains, le groupe est connu pour combattre aux côtés de la branche syrienne d’al-Qaïda.
Avec cette arrestation d’envergure, il s’agit aujourd’hui pour Rabat d’envoyer un message fort à Washington : le Maroc s’attèle sérieusement au démantèlement des cellules de recrutement jihadistes.