Joseph Kapika, le porte-parole de l'UDPS, le principal parti d'opposition, avait lui aussi participé au rassemblement de l'opposition à Kinshasa au cours duquel Jean-Bertrand Ewanga s'était exprimé contre la révision de la Constitution et un troisième mandat pour le président Joseph Kabila. Pour Kapika, la sentence prononcée contre Ewanga est une « condamnation politique » et n'avait rien à voir avec la justice.
« Ils ont voulu réduire au silence l'opposition et la société civile afin de remettre en selle une nouvelle dictature », a déclaré l'opposant. Prenant la parole pour le compte de l'ensemble de l'opposition, Kapika a déclaré qu'ils n'allaient plus laisser faire et qu'ils allaient s'opposer vaille que vaille aux tentatives du gouvernement pour modifier la Constitution.
« Les juges sont venus avec une décision qu’ils avaient dès le départ pour condamner Ewanga, pour donner un avertissement à d’autres opposants (...) La voix d’Ewanga portait très, très fort. Et il fallait à tout prix balayer, interdire ou en tout cas déranger Sauvons la RDC parce que nous dérangeons », affirme pour sa part Martin Fayulu, député des Forces acquises au changement. « Mais nous n’aurons pas peur. Nous allons continuer, prévient-il. Ce combat est un combat noble. Nous devons barrer la route à toute personne qui veut se maintenir au pouvoir en violation de la Constitution du 18 février 2006. »
Non à la réforme de la loi fondamentale
Pourquoi l'opposition s'oppose-t-elle au changement de la Constitution ? C'est parce qu'elle craint que le gouvernement veuille profiter du changement de la Constitution pour convoquer des élections. L'objectif final serait de permettre à Kabila de gouverner jusqu'à 2021. Les opposants au régime refusent désormais de se laisser vaincre par la peur et invitent la société civile à les rejoindre lors de la marche qu'ils ont organisée dans la capitale ce samedi 13 septembre. C'est une marche pour dire « non » à la réforme de la Loi fondamentale, disent les organisateurs.
La réponse du gouvernement n'a pas tardé. « S'ils ne comprennent pas que la justice est indépendante, nous, nous le comprenons », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende. Et d'ajouter que le gouvernement n'avait pas l'habitude de réagir aux décisons de justice.