Crédité d’un certain succès à la tête des renseignements militaires - son précédent poste - le général Kameru semble faire l’unanimité, mais les défis qui l’attendent n’en sont pas moins énormes.
Le mouvement shebab a montré qu’il pouvait frapper où il voulait sur le territoire kényan, instrumentaliser les frustrations politiques locales et recruter avec efficacité.
Officiellement, son prédécesseur, Michael Gichangi, a démissionné pour des raisons personnelles, mais de nombreux observateurs estiment qu’il a été poussé vers la sortie après un bilan désastreux. L’homme était décrit comme un interlocuteur froid et distant, au visage indéchiffrable. Un caractère qui le rendait difficile d’accès et qui ne favorisait pas la bonne communication entre les différentes agences de sécurité déjà fragilisées par un manque de coordination.
Malgré les dénégations de son chef, on reprochait à l’agence nationale des renseignements d’être politisée. Ses recrues, de l’avis des spécialistes, étaient plus occupées à traquer les témoins du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) dans les procès pour crimes contre l’humanité de Uhuru Kenyatta et William Ruto qu’à identifier les cellules terroristes et prévenir des attaques de grande ampleur telles que Westgate ou Mpeketoni.