Avec notre envoyé spécial à Aix-en-Provence, Stéphane Burgatt
Endeuillés, les proches déplorent l’attitude d’une compagnie aérienne qui mettrait toute son énergie à bloquer ce dossier. La tenue de ce procès en est l’exemple, estime l’avocat des familles, Gérard Montigny : « Ce qui est le scandale de cette catastrophe aérienne, c’est, qu’il s'agit de l’un des très rares dossiers que nous sommes contraints de plaider. Les indemnités généralement sont obtenues par négociations ».
Tous ici attendent réparation, mais demandent surtout des comptes, à l’image de Kasim Bakari, le père de Bahia, l’unique rescapée du vol 626. Car, s’il a pu retrouver sa fille, Kassim a perdu sa femme dans le crash : « Quelle que soit la somme qu’ils vont décider, aujourd’hui je me trouve avec les enfants sans leur maman. Mais moi, ce que je demande à la justice, c’est de savoir qui est coupable ».
70 millions d’euros
Malgré une mise en examen de la Yemenia Airways pour homicide involontaire, l’instruction piétine depuis novembre 2013. Le procès pénal pourrait ne jamais avoir lieu. Et pour le président de l’association des familles des victimes, Said Assoumani, lui aussi touché, c’est une double peine : « On est considérés comme les victimes d’un crash des oubliés ou des citoyens de seconde zone. Le deuil, on ne pourra pas le faire. Tant qu’il n’y a pas de justice, il n’y aura pas d’apaisement ».
Près de 70 millions d’euros sont réclamés à la Yemenia Airways. Le tribunal rendra son jugement en février 2015.