C'est le groupement mené par le Philippin ICTSI qui a porté plainte : il ne comprend pas comment Bolloré et son partenaire APMT, déjà opérateurs du premier terminal à conteneurs du port d'Abidjan, ont pu obtenir la concession du deuxième, alors que l'appel d'offres visait justement à faire rentrer la concurrence dans un port considéré comme l'un des plus chers d'Afrique de l'Ouest.
Saisie en mai 2013, l'UEMOA a jugé la plainte recevable et la commission de la concurrence de l'institution ouest-africaine a mandaté des experts pour se pencher sur la question. Les conclusions de leur rapport d'analyse préliminaire présenté en juin 2014 sont sans appel : selon eux, cette concentration est « assimilable à un abus de position dominante » et les experts se demandent si ce comportement fautif ne devrait pas amener l'État de Côte d'Ivoire à remettre en cause l'attribution de la concession.
Ce document n'est qu'un avis et l'enquête continue, mais il vient confirmer les objections exprimées par le ministre du Commerce ivoirien en 2013 qui s'inquiétait aussi d'éventuels problèmes de gouvernance. Sur le terrain en tout cas, les travaux de construction du deuxième terminal n'ont toujours pas commencé.