Midi, heure de pointe à Bujumbura. Des centaines de personnes se croisent près de l’ancien marché central en plein centre-ville, mais dès qu’on pose une question sur Pierre Claver Mbonimpa, les gens s’arrêtent net pour dire leur inquiétude : « Bien sûr que nous sommes très inquiets, car il a été arrêté injustement, lui, un innocent. On voit bien qu’ils lui veulent du mal », explique un homme.
Ses proches assurent que le plus célèbre défenseur des droits de l’homme au Burundi est au plus mal, certains rassurent comme ils peuvent : « Il ne va rien lui arriver, car Dieu ne laissera pas faire. Il a fait beaucoup de bien, c’est le plus grand sage de ce pays », confie un Burundais.
« Une honte »
Car Mbonimpa est un monument dans ce pays et tous, du moins ceux qui acceptent de témoigner dans la rue, considèrent qu’il a été arrêté injustement : « Mbonimpa a été puni injustement parce qu’il a demandé des missions d’enquête sur les jeunes armés des Imbonerakure », déclare un passant alors qu’à ses côtés, une femme s’insurge : « C’est au-delà de la honte. On le garde en prison en violant la loi. »
Ils en appellent donc directement au chef de l’Etat burundais Pierre Nkurunziza : « On demande au père de la Nation de le faire libérer, car cela nuit à l’image du Burundi. »