Plusieurs patrons de l’administration ont été convoqués, d’autres sont déjà écroués, mais l’ancien Premier ministre, Jean Eyéghe Ndong, est la première haute personnalité du régime d’Omar Bongo à être sommée de justifier sa gestion de l’époque. Il a animé vendredi 29 août dernier une conférence de presse, en présence de ses militants pour s’expliquer.
Devant ses militants, l’ancien Premier ministre d’Omar Bongo a annoncé qu’il est soupçonné d’avoir encaissé et détourné, entre 2006 et 2007, 98 milliards de francs CFA. Il a naturellement nié tout en bloc. « Moi ? Qui m’a donné ça au Trésor public, qui ? Et dans quel compte bancaire j’ai mis cet argent ? »
Menaces et soupçons
Durant cette période, l’Etat avait débloqué 100 milliards de francs CFA pour moderniser Libreville et ses environs. Mais l’argent a curieusement disparu. Patron de l’administration à l’époque, Jean Eyéghe Ndong devenu opposant, a menacé de révéler toutes les magouilles qui ont fait du Gabon un pays pauvre.
« Je m’adresse à ceux qui aujourd’hui passent pour des donneurs de leçons. Si on m’oblige à délier ma langue, je la délierai. Ça signifie que je ne serais pas le seul concerné, nous serons nombreux, nombreux ! » Dans le même dossier, le secrétaire général du ministère du Pétrole est actuellement en prison. L’opposition ne croit pas à la sincérité du gouvernement. Elle l’accuse de vouloir éliminer les adversaires d’Ali Bongo pour la présidentielle de 2016.