Mardi 24 août, le vol Air France en provenance de Paris s’est finalement posé à La Réunion. Hier, la compagnie Corsair a annulé son vol. Le personnel accuse les autorités françaises de vouloir étouffer Air Madagascar et d’être responsable du maintien de la compagnie dans l’annexe B de l’Union européenne, une liste noire qui limite les activités de la compagnie en Europe, et qui coûte très cher pour une entreprise qui accuse un déficit de 100 millions de dollars.
Les employés d’Air Madagascar se font pourtant discrets, rassemblés dans le coin d’un parking de l’aéroport. Ils sont entourés par des éléments des forces de l’ordre. Dans une ambiance très tendue, ils acceptent, ce jeudi 28 août, de faire une courte déclaration.
« Notre revendication elle est toute simple, vous sortez Air Mada de l’annexe B, c’est tout, exige leur porte-parole Rado Rabarilala . C’est la DGAC française, la direction générale de l’aviation civile française, qui avait mis Air Madagascar dans cette situation-là, donc il appartient à la Direction générale de l’aviation civile française de sortir Air Madagascar de ce gouffre. »
« Manipulation »
L’inscription de la compagnie nationale sur cette liste noire européenne oblige la compagnie à engager des frais importants, notamment la location d’avions pour assurer les vols vers l’Europe. Mais pour le ministre des Transports Ulrich Andriantiana, la France et les compagnies françaises ne sont pas responsables des sanctions européennes : « En ce qui concerne l’annexe B, c’est purement technique. C’est une décision prise par les 28 Etats membres, au niveau de l’Union européenne. Donc, faire pression sur les compagnies étrangères n’est qu’une manipulation, parce qu’il y a des velléités de démantèlement, et nous on ne va pas accepter ça. »
Le ministre accuse certains de vouloir démanteler la compagnie par ce mouvement de contestation. Dans la soirée, les leaders ont été convoqués au tribunal qui leur a ordonné de ne pas bloquer le matériel. Un nouveau sit-in est prévu ce vendredi.