Nous sommes en 2009. Jacob Zuma est président de l’African National Congress (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud. Il est poursuivi pour « corruption, fraude et racket », soupçonné d’avoir sollicité des pots-de-vin dans le cadre d’un contrat public d'armement avec du groupe français Thales.
Mais à trois semaines du scrutin présidentiel d’avril 2009, les chefs d’inculpation contre lui sont abandonnés pour vice de procédure. Les avocats de Jacob Zuma disent être en possession d’enregistrements téléphoniques prouvant que la procédure judiciaire est politiquement motivée. Le juge abandonne les poursuites. Zuma n’est pas pour autant blanchi, mais ce rebondissement ouvre la voie à son élection à la tête du pays.
Cinq ans plus tard, personne n'a jamais pu consulter le dossier – notamment les mystérieuses écoutes téléphoniques. Les avocats du président Zuma s’y sont toujours opposés. L’affaire s’est transformée en bataille juridique entre le parti au pouvoir, l’ANC, et l’opposition.
Mais aujourd’hui, la Cour suprême a tranché : les avocats du président ont cinq jours pour ouvrir le dossier au public. L’Afrique du Sud va enfin pouvoir savoir ce qui a permis d’éviter l’inculpation pour fraude de leur président.