La prévention a commencé au Sénégal dès le déclenchement de l’épidémie d’Ebola. A Médina Yoro Foula, il faut d’abord se laver les mains à l’entrée du poste de santé à l’aide d’une fontaine. Simple mesure de précaution imposée.
L'état des routes, un obstacle à la prévention
Ce poste de santé est quelque peu dégarni, mais, ici, l’obstacle pour se soigner c’est surtout le mauvais état des routes. « Médina Yoro Foula, c’est 4 507 kilomètres carrés sans routes bitumées. On a des chemins avec de l’eau un peu partout. C’est une vraie barrière. 74% de la population se situe au-delà d'une distance de 5 kilomètres pour rejoindre une structure de santé. Alors, si les prestataires attendent les populations au niveau des structures, ils ne les verront pas », explique le docteur Boubacar Kandé médecin-chef du district de Médina Yoro Foula.
Ce poste de santé est désormais équipé de kits de protection et de matériel d’hygiène. Malgré cela, les jeunes du district sont quelque peu sceptiques voire très inquiets, à l’image de Aissatou Barry, une lycéenne : « Si un cas d’Ebola se présentait ici, ce serait catastrophique parce que notre poste de santé n’est pas équipé. Il faudra le renouveler. Il y a très peu de médicaments disponibles dans l’officine du poste ».
Les autorités misent sur la sensibilisation
Pourtant des agents du poste de santé ont organisé ici des causeries avec les habitants pour les sensibiliser sur cette maladie. Résultat, certains résidents ont modifié leurs habitudes, comme Mamadou Camara, habitant de Yoro Foula. « Avant quand j’allais au champ, je pouvais manger sans me laver les mains, maintenant j’évite de la faire, j’essaye de rendre propre d’abord mon environnement et éviter de manger les animaux qu’on nous demande d’éviter ».
Certains habitants affirment éviter de fréquenter les marchés hebdomadaires qui attirent de nombreux commerçants de la Gambie, de la Guinée et de Sierra Leone.