Libye: le Parlement en faveur d’une intervention étrangère

Le Parlement libyen s'est prononcé, ce mercredi 13 août, à la majorité des voix, en faveur d'une intervention de la communauté internationale dans le pays. L’objectif est celui de protéger les civils alors que des combats meurtriers opposent, depuis la mi juillet, plusieurs milices rivales nées de la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011.

C’est par 111 voix sur 124 que les députés du Parlement libyen, réunis à Tobrouk, demandent cette intervention des Nations unies, notamment à Tripoli, la capitale, ou encore à Benghazi, deuxième ville du pays.

C’est en faveur d’ « une intervention urgente des Nations unies pour protéger les civils et les institutions étatiques » que le Parlement libyen s’est prononcé mercredi. Aucune précision n’a été donnée sur cette décision qui pour l’instant reste floue. Quel type d’intervention, contre qui et quels points stratégiques ? Selon le porte-parole de la mission de l’ONU en Libye, « c’est au Conseil de sécurité de décider ». Pour le moment une équipe de la mission est à Tripoli. Elle « continue à travailler pour un cessez le feu » et « rejette l’usage de la force ».

Le 31 juillet dernier, le porte-parole du gouvernement libyen, Ahmed Lamine, avait déjà réclamé l'aide de l'Onu pour protéger les civils. Cependant, le personnel de l'Onu avait été évacué dès le 14 juillet pour des raisons de sécurité. Les parlementaires libyens n'ont, de leur côté, pas précisé le cadre de cette éventuelle intervention.

Une question qui divise

En attendant, Tripoli et Bengahzi restent depuis la mi-juillet le théâtre d’affrontements meurtriers. Des combats dans la capitale qui opposent deux puissants groupes armés. D’un côté les brigades Kaâkaâ et Al Saouek, liées à la ville de Zentane, et de l’autre, leurs rivales du bouclier de Libye, liées à la ville de Misrata. Ces affrontements, qui ont déjà fait plus de 200 morts, visent notamment à la prise de contrôle de l’aéroport de Tripoli.

Face à ces violences, Américains et Européens, qui comptent beaucoup sur le nouveau Parlement libyen élu le 25 juin, se montrent, en revanche, peu enclins à une éventuelle intervention terrestre en Libye. Les Libyens sont quant à eux divisés sur la question. Beaucoup l’appellent de leurs vœux pour mettre fin aux violences dans le pays. « C’est ce dont nous avons besoin, le plus vite possible », disait un habitant de Tripoli. Pourtant, les opérations américaines qui ont mené à la capture de deux terroristes présumés en octobre et en juin avaient été très critiquées.

Tout dépendra donc du type d’intervention, si intervention il y a. Le directeur d’un centre de recherches libyen voyait mal mercredi comment la communauté internationale pourrait s’engager en Libye face aux situations actuelles en Irak, à Gaza ou en Ukraine.

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