RCA: retour au calme à Batangafo après de violents affrontements

Le calme est revenu ce mardi matin à Batangafo, dans le nord de la Centrafrique, ou des affrontements très violents ont opposé, lundi, la Force française Sangaris à des membres de la Seleka. Tous les habitants de la ville avaient quitté leur maison pour passer une nouvelle nuit sur des sites qu'ils estiment plus sûrs.

Il semble que la forte présence des soldats français rassure désormais la population. Plusieurs témoins joints par RFI décrivent une ville qui reprenait vie ce matin : du monde dans les rues, des soldats français visibles et des Seleka beaucoup moins présents. En fin de matinée, des discussions étaient en cours à la sous-préfecture entre les officiers de Sangaris, de la Misca, les autorités locales, et des cadres Seleka. Les hélicoptères ainsi que les deux avions de chasse mobilisés dans la journée de lundi survolaient toujours Batangafo ce mardi matin.

Les évènements de la veille ont été particulièrement violents. Selon l'état-major français, une mission de reconnaissance a été prise à partie par des hommes bien armés. Et la riposte a été de taille. Deux hélicoptères et deux chasseurs Rafale ont donc été mobilisés. Du côté de la Seleka, on affirme que ce sont les soldats français qui ont ouvert les hostilités. Les combats ont duré presque toute la journée à l'extérieur de Batangafo, au sud sur la route de Bouca et au nord sur la route de Kabo.

Le retour des hommes d’al-Khatim

D'ailleurs, des renforts de la Seleka venus de Kabo ont été stoppés par l'armée française. Selon nos informations, il s'agirait d'éléments appartenant au général al-Khatim, le numéro 2 de l'état-major militaire Seleka. Il se serait d’ailleurs trouvé lui-même à Kabo à ce moment-là, mais aurait rebroussé chemin vers le Nord. Pour rappel, de source française, ce sont les hommes de ce même général que les militaires français avaient affronté, début mai, à Boguila dans le nord-ouest du pays, quelques jours après l'attaque dans cette même localité d'un hôpital de Médecins sans frontières.

Il est difficile d'établir un bilan précis des accrochages. Au total, il pourrait être de 50 morts et de plusieurs dizaines de blessés du côté de la Seleka. Mais le groupe armé ne reconnaît que neuf tués dans ses rangs et affirme avoir rompu tout contact avec Sangaris jusqu'à nouvel ordre. La Seleka qui répète ne pas comprendre cette réaction française et dont un porte-parole va même jusqu'à comparer Batangafo à la Bande de Gaza. De son côté enfin, la Misca déplore deux morts dans ses rangs. Deux soldats du contingent de la République démocratique du Congo.

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