Guinée: le choc après un mouvement de foule meurtrier à Conakry

Un concert de rap a mal tourné à Conakry. Une vaste bousculade a fait au moins 33 morts et des dizaines de blessés sur la plage de Rogbané. Une semaine de deuil national a été décrétée dans le pays.

De l’émotion, de la tristesse et des larmes se côtoyaient ce mercredi matin dans la cour de la Grande Mosquée Fayçal de Conakry. Un bâtiment qui se trouve à seulement quelques dizaines de mètres de la morgue de l’hôpital Donka, où sont entassés trente-trois corps des victimes de la bousculade de la nuit dernière sur une plage de Conakry.

Des femmes qui ont perdu leurs enfants, des jeunes qui ont perdu leurs camarades, des chefs de famille qui avaient les visages fermés se sont retrouvés devant l’établissement. Les forces de l’ordre et les responsables de l’hôpital se démènent pour gérer cette dure épreuve.

De nombreux jeunes parmi les victimes

« Il y a eu un mouvement de foule, des bousculades et des enfants ont perdu la vie. Je crois qu’il y a une nécessité de sécuriser et de renforcer la sécurité au niveau de ces plages. L’interdiction de l’accès à ces plages, surtout lors des fêtes, devrait être faite immédiatement. A ce jour, les trente-trois corps sont entièrement gérés par l’hôpital national de Donka au nom du gouvernement », explique madame Fatou Siké Camara, la directrice de l’hôpital.

Peu avant l’évènement, des milliers de jeunes assistaient à un spectacle marquant la fin du mois de ramadan au rythme d'un groupe de rappeurs guinéens très populaire. « L’enfant qui est décédé est venu nous rendre visite la veille de la fête. Il est sorti avec nos enfants pour aller à la plage, témoigne un proche d’une des victimes. Jusqu’à 21h, 22h, on ne les retrouvait pas. Nous sommes sortis pour le chercher. Finalement, on a retrouvé tout le groupe, sauf celui qui est décédé. On a passé la nuit sans le retrouver. C’est ce matin, quand nous sommes venus à la morgue qu’on a cherché parmi les corps et on l’a retrouvé. C’est désarmant ».

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