Tripoli est une ville morte ce mardi matin : pas de combats, pas d'activité économique non plus. Il n'y a plus d'essence depuis huit jours, plus d'eau et des coupures d'électricité. Quand au gigantesque dépôt de pétrole situé sur la route de l'aéroport au sud de la capitale, il brûle toujours, comme témoigne Ismaël, qui habite à 10 kilomètres du lieu de stockage : « Ça n’a pas explosé, mais Tripoli s’est réveillée sous un nuage noir. C’est comme un brouillard très dense qui couvre le ciel avec une odeur de kérosène. Hier soir, on a entendu des avions, mais on ne sait pas si ce sont des avions qui ont aidé à éteindre l’incendie. On ne sait plus quoi faire, il n’y a plus d’autorité, c’est la pagaille ».
L’aide italienne attendue
Les autorités sont impuissantes à stopper l'incendie et ne donnent aucune information précise aux habitants. Otman Benssassi, homme politique et ex-membre du CNT, le Conseil national de transition, décrit ces difficultés : « Pour éteindre l’incendie, c’est très dangereux pour les gens qui interviennent, car ils n’ont pas de matériel nécessaire ni les experts pour arriver à éteindre ce feu. Actuellement, ils essayent de refroidir les dépôts qui sont autour pour qu’ils ne chauffent pas ».
Les autorités libyennes indiquent donc, ce mardi midi, que sept Canadair et des équipes doivent arriver d'Italie, mais sans pouvoir donner une échéance. L'Etat italien, s'il s'est dit prêt à aider, exige l'arrêt des combats pour intervenir.
Les combats se poursuivent à Benghazi
A Benghazi, les combats entre les troupes du général dissident Khalifa Haftar font toujours rage. Ce mardi, un avion militaire d'Haftar s'est écrasé - le pilote s'en est sorti « sain et sauf » assure le général Sagr al-Jerouchi.