Nigeria: le nord du pays sous haute tension pour l’Aïd

Deux femmes kamikazes se sont fait exploser ce lundi à Kano, la plus grande ville du nord du pays, ce qui porte à quatre les attentats perpétrés dans les dernières 24 heures. C'est dans ce contexte que les autorités politiques et religieuses ont décidé dimanche d'annuler les festivités de l'Aïd el-Fitr qui marque la fin du ramadan. Dans la ville de Maiduguri, dans l'Etat de Borno, l'armée a interdit, pour trois jours, aux automobiles et aux véhicules à deux roues de circuler afin de limiter les risques d'attentats.

Quatre attentats ont été perpétrés dans les dernières 24 heures dans la ville de Kano, principale ville du nord du Nigeria, dont trois commis par des femmes kamikazes. 

Ce lundi, deux femmes kamikazes se sont fait exploser à Kano. L'un des attentats a eu lieu dans une station-service dans la banlieue de Kano et a fait trois morts et sept blessés. L'autre à été commis à la porte d'un centre commercial et a fait six blessés. 

La veille, une femme kamikaze s'était fait exploser près d'une université de la ville, blessant cinq policiers.

Ces attentats n'ont pas été revendiqués, mais les soupçons se sont portés sur le groupe islamiste Boko Haram.

Cette année le « durbar » n'aura pas lieu

C'est dans ce contexte de violences que les autorités ont annoncé l'annulation des festivités de l'Aïd el-Fitr qui marque pour les musulmans la fin du mois de jeûne du ramadan.

Chaque année dans la ville de Kano, la fin du ramadan donne lieu à ce qu'on appelle le « durbar », une fantasia à l'échelle de la cité au cours de laquelle l'émir de Kano, sa cour et la noblesse paradent à cheval dans les rues. Un évènement suivi par la foule en liesse avant que chacun ne regagne son foyer pour le repas de l'Aïd.

Cependant, cette année le « durbar » n'aura pas lieu. La ville est sous haute tension. L'émir n’a pas voulu prendre le risque d'un bain de sang en cette journée de fête.

A Maïduguri, dans l'Etat de Borno, l'armée a interdit pour trois jours la circulation des véhicules automobiles. Cette décision s'étend même aux bicyclettes, selon un habitant contacté à Maiduguri. Ce dernier affirme que la population n'apprécie pas cette interdiction, car l'Aïd étant une fête éminemment sociale, beaucoup d'habitants de Maiduguri ne pourront rendre visite à leurs parents en raison de cette mesure.
 

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