Près de 600 000 Tunisiens se sont enregistrés en un mois, dans la perspective des scrutins qui devraient avoir lieu à la fin de l'année. Ils s’ajoutent aux personnes déjà inscrites en 2011 pour les précédentes élections. Mais les électeurs potentiels sont bien plus nombreux, explique Riadh Bouhouchi, membre de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), chargée de l'organisation du scrutin : « Par rapport à un potentiel estimé de 7 millions d’électeurs, notre objectif c’est d’atteindre 1,5 million de personnes. Pour cette élection, ceux qui ne font pas l’enregistrement n’ont pas le droit de vote. Pour cette raison, on essaie de donner l’opportunité à toutes les personnes de participer. »
Le but est de réduire l’abstention, mais les campagnes de sensibilisation auraient dû démarrer bien plus tôt, estime l’Association tunisienne pour l’intégrité et la démocratie des élections (Atide). Ces 300 observateurs déployés durant les inscriptions ont remarqué des irrégularités inquiétantes, souligne Leila Chraibi, l’une de ses responsables : « Les agents demandent tout simplement le numéro de carte d’identité. Ils le mettent directement et ceci représente une infraction. Rallonger la période, c’est bien, mais c’est aux dépens des délais, des recours et des calendriers électoraux. Tout va être décalé. »
Certains partis politiques ont encouragé ces inscriptions pour répondre aux violences terroristes qui ont tué 15 soldats dans l’ouest du pays la semaine dernière.